Rose-Amélie Gascon
Des chiffres qui parlent...
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1 femme sur 3 a été victime d’au moins une agression sexuelle depuis l’âge de 16 ans.
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1 homme sur 6 sera victime d’une agression sexuelle au cours de sa vie.
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Les 2/3 des victimes sont âgées de moins de 18 ans.
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82 % des victimes d’agression sexuelle sont des femmes.
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Plus de 75 % des jeunes filles autochtones âgées de moins de 18 ans ont été victimes d’agression sexuelle.
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40 % des femmes ayant un handicap physique vivront au moins une agression sexuelle au cours de leur vie.
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1 femme sur 7 est agressée sexuellement au moins une fois par son conjoint.
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Près de 8 victimes sur 10 connaissent leur agresseur.
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7 victimes sur 10 ont été agressées sexuellement dans une résidence privée.
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Près de 90 % des agressions sexuelles ne sont pas déclarées à la police.
Toutes ces statistiques sont tirées de :
Ministère de la Sécurité publique (2006). Les Agressions sexuelles au Québec. Statistiques 2004. Sainte-Foy, Québec: Direction de la prévention et de la lutte contre la criminalité.
Ministère de la Sécurité publique.Gouvernement du Québec. Orientations gouvernementales en matière d’agression sexuelle. Ministère de la Santé et des Services sociaux. 2001.
Abus Sexuel, Agression Sexuelle, Violence Sexuelle, Inceste, Viol....
TOUS DES SYNONYMES DE LA MÊME BLESSURE
Selon le Gouvernement du Québec, «une AGRESSION SEXUELLE est un geste à caractère sexuel, AVEC OU SANS CONTACT PHYSIQUE, commis par un individu SANS LE CONSENTEMENT de la personne visée ou, dans certains cas, notamment dans celui des enfants, par une MANIPULATION AFFECTIVE ou par CHANTAGE. Il s’agit d’un acte visant à ASSUJETTIR une autre personne à ses propres désirs par un ABUS DE POUVOIR, par l’utilisation de la force ou de la contrainte, ou sous la menace implicite ou explicite. Une agression sexuelle PORTE ATTEINTE AUX DROITS FONDAMENTAUX, notamment à l’intégrité physique et psychologique et à la sécurité de la personne.
Cette définition s’applique, peu importe l’âge, le sexe, la culture, la religion et l’orientation sexuelle de la personne victime ou de l’agresseur sexuel, peu importe le type de geste à caractère sexuel posé et le lieu ou le milieu dans lequel il a été fait, et quelle que soit la nature du lien existant entre la personne victime et l’agresseur sexuel.» (MSSS, 2001)
Il est essentiel de comprendre ici que l'agression sexuelle n'est pas la manifestation d'un trop grand désir sexuel de la part de l'agresseur. Plutôt, elle est une prise de pouvoir sur autre personne: un acte de domination, d'humiliation. Bref, l'agression sexuelle est à mon sens une érotisation de la violence et non une manifestation de la sexualité. C'est pourquoi les survivants que je rencontre se sentent, et ce de façon quasi généralisée, impuissants et vulnérables.
En contre partie, se perdre dans une compréhension différente des causes de l'agression sexuelle mène souvent les survivants à croire qu'ils ont provoqué le désir de l'agresseur. Ainsi, la culpabilité est au rendez-vous. D'ailleurs, c'est bien souvent le scénario habituel: la victime se sent coupable et l'agresseur se perçoit comme une victime, alors séduite par sa proie... Ce renversement est fort dommagable pour les survivants et mine leur capacité à surmonter les violences sexuelles qu'ils ont subies.
Reprenez le pouvoir sur
VOTRE VIE.